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Carnets de voyage
16 septembre 2006

Mardi 2 : retour à Mopti en fin de matinée, après-midi marché de Mopti

Arrivés à Mopti, après avoir déjeuner, nous faisons une nouvelle excursion dans le marché permanent de la ville, riche en couleur également. Après avoir changé un peu d’argent non pas chez le banquier mais chez un épicier ce qui nous permettra, ce qui est pratique, d’acheter également une bouteille d’eau glacée, ici c’est un luxe, nous partons chacun de notre côté à la découverte de nouvelles trouvailles. Déjà, nous sommes en pays de connaissance et les marchands que nous avons rencontrés lors de notre précédent passage nous reconnaissent et viennent nous saluer et nous inviter à boire un verre de thé à la menthe en leur compagnie. Nous n’avons pas vraiment d’achats précis en tête et nous laissons guider par le hasard entrant au gré de nos envies dans les minuscules boutiques. Nous y sommes d’ailleurs chaudement invités par leur propriétaire avec leur fameuse expression « pour le plaisir des yeux ». Tout se passe dans la joie et la bonne humeur. Même s’il est déjà 2 heures de l’après-midi, nous sommes néanmoins leur premier client et, à ce titre, nous avons droit à tous les égards. Le premier client n’est-il pas un gage de chance pour le reste de la journée. Plaisir des yeux certes mais la tentation prend vite le relais, car dans l’amoncellement des produits : masques, portes dogon, serrures, tabourets sculptés, bijoux, amulettes, tapis de mariage, couverture en indigo, nos regards sont pris de vertige. Tentation aussi de tout prendre et si, bien sûr, on ne le fait pas ce n’est pas à cause du coût, car au Mali les prix comme nous le dit un boutiquier mi-parisien, mi-malien, sont faits « par hasard », mais surtout à cause du volume en bagage que cela peut prendre. Quand je parlais plus haut d’achats non programmés, ce n’est pas tout à fait juste. Après avoir admiré l’artisanat d’une boutique, nous tombons sur un djumbé. Nous pensons bien sûr tout de suite à Camille qui nous a demandé de lui en rapporter un. Si nous avions en tête un marchand de Segou chez qui nous en avions vu, après tout pourquoi attendre ? Aidés par Sidiki, un de nos guides avec qui nous avons sympathisé, nous commençons à parler prix. Il faut dire que, dès que le marchandage commence, même s’il doit durer longtemps, au bout, il y aura accord. Il faut respecter la tradition et après moult palabres, toujours dans la bonne humeur et émaillés de rires, nous acceptons le dernier prix proposé. Une poignée de mains sera là pour concrétiser notre accord et un petit Mopti_tailleurgri-gri qui orne maintenant le salon sera offert par le vendeur. Tout le monde est heureux de cette si bonne affaire. Voilà, le djumbé est maintenant à nous, mais, comme nous le suggère Sidiki, il faut le protéger. Qu’à cela ne tienne, à deux pas de là, se trouve l’atelier des tailleurs et couturiers. Après de nouveaux marchandages, sera confectionnée sous nos yeux, une housse pour l’instrument. Le tailleur qui réalise l’ouvrage possède une belle machine à coudre à pédale et travaille avec une belle dextérité de professionnel. D'ailleurs, il est, en même temps, très volubile et nous parle de son métier, de la France. L’ambiance est détendue, agréable. Christine écoute, regarde et photographie. Très curieux également, Sidiki veut tout savoir de notre vie en France. Un pays qui a une grande présence ici ne serait-ce que par la langue qu’un grand nombre, surtout parmi les jeunes, connaît et qui semble chargé de tous leurs rêves de richesse. Mirage du pays développé. Pour sa part, Sidiki a un bon métier, guide, qui lui rapporte beaucoup de francs CFA et lui permet, comme il le dit, d’acheter les condiments pour sa famille (entendre par là le ravitaillement) et faire la fête dès qu’il le peut c’est-à-dire souvent. Pas très économe Sidiki qui semble vivre au jour le jour. Ici, les projets sont à court terme. Après avoir fait l’achat d’une paire de sandale touareg, nous quittons le marché en compagnie de notre ami pour nous diriger vers notre point de ralliement au bord du fleuve : le bar Bozo. Il est 5 heures de l’après-midi, mais l’effervescence prés du port est toujours très importante. Les énormes ballots de poissons fumés, décidément vraiment pas appétissants, en partance pour les pays voisins sont chargés sur les poids lourds antiques mais efficaces. L’activité en fait ne s’arrêtera qu’avec la tombée de la nuit quand Mopti, la Venise malienne, sera plongée dans l’obscurité. Encore quelques photos du coucher du soleil sur le Niger de ce coin d’Afrique inoubliable.

Retour à notre hôtel habituel à Sevaré où nous attend un comité d’accueil . Cette fois ce ne sont pas des enfants mais des marchands chargés de couvertures, de tapis, de colliers, de chapeaux. La venue de touristes est en fait chose assez rare et ils n’hésitent pas à passer la soirée à l’entrée de l’hôtel dans l’espoir de vendre quelques-uns de leur produit. De toute façon, ils commencent à nous connaître et savent que Chuck, Eric ou Gislaine sont très amateurs et se laisseront sans doute, à un moment ou à un autre, convaincre. Il faut voir le spectacle d’allées et venues de Chuck entre eux et la table où nous dégustons nos bières, qui va regarder, toucher, faire mine de ne pas être intéressé puis revenir. Il a bien compris le sens du marchandage et s’en délecte. On profitera d’ailleurs de son sens de l’achat pour parfois les grouper. Plus le lot est important, plus le prix a tendance à baisser. Et, pour eux, ce sera de toute façon une soirée lucrative. Le tout bien sûr, comme à l’accoutumée, dans la bonne humeur. Pour notre part, nous aurons la visite de Gaoussa qui est venu nous dire bonsoir et nous vendre ses colliers. Comment ne pas se laisser tenter par ces parures en dent de chameau ou en ambre si bien travaillées. Et puis, c’est si agréable de voir le plaisir qu’éprouve Christine à s’en parer. A ce niveau, je me sens très proche des femmes maliennes si coquettes et si soucieuses de leur apparence vestimentaire. Il y a aussi, peut-être, le désir de prolonger le contact et de privilégier ces moments africains, car, nous sommes sur la semaine du retour et les six premiers jours ont été très denses en découvertes. Demain, nous allons continuer avec elles, car, après les Bambaras, cultivateurs, les Peuls dont la principale occupation est l’élevage, nous allons rencontrer les hommes du fleuve, les Bozos, peuple de pécheurs et tous ceux qui utilisent le Niger comme moyen de communication et de subsistance. L’animation, en effet, on l’observera, y est très intense.

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