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Carnets de voyage
15 septembre 2006

VENDREDI 24

Aujourd’hui de nouveau réveil relativement tôt et déjeuner en face de l’hôtel pour y déguster ces délicieux donuts que nous avons découverts hier et qui nous ont tant plu. Pour les enfants, c’est à ne pas manquer. C’est leur partie de plaisir gourmand. Et puis, partir à la découverte, après un bon petit déjeuner, est beaucoup plus agréable.

San_Francisco_jardinPour la matinée, nous avons décidé de porter nos pas vers la partie verte de San Francisco, le Golden gate park, le plus vaste parc urbain du monde, qui rassemble une variété impressionnante de végétaux du monde entier. L’espace est organisé selon les biotopes du monde. Il y aura ainsi le jardin méditerranéen, le coin tropical, africain etc... Notre moyen de transport pour nous y rendre sera le bus ce qui nous permet, ainsi, de pouvoir, à loisir, admirer sur le trajet l’architecture délicate et élégante des maisons victoriennes en bois et colorées de tons pastels qui font le charme de cette ville américaine si atypique.

Le parc est immense. Nous nous rendrons véritablement compte de sa superficie quand nous rechercherons, non sans mal, la sortie que nous finirons par trouver après nous être égarés du côté des serres et des pépinières, endroits où nous n’avions nulle intention d’aller. Même ici, en plein cœur de la cité, l’immensité a sa place. Avoir un plan de ce paradis végétal est donc loin d’être superflu mais ne nous évitera pas , malgré tout, de nous perdre.

Un des joyaux du parc, je dis bien un, car une journée d’exploration est loin d’être suffisante pour en faire entièrement le tour, est le Japanese Tea  Garden , d’une beauté saisissante qui lui, par contre, possède un côté intime, serein et spirituel. Ici, l’esprit et le raffinement japonais prédominent avec tout ce que cela comporte d’esthétisme dans la disposition des éléments du décor et dans le choix des couleurs et des matières végétales et minérales, de finesse dans la taille des arbustes, de rigueur et de symbolisme dans la création des jardins. De petits ponts enjambent gracieusement de minuscules cours d’eau où se mirent les nénuphars, des statues bouddhiques se cachent dans le feuillage, des temples aériens, si caractéristiques de l’architecture japonaise, élancent vers le ciel leurs merus ocré. Bien-être et ferveur silencieuse émane de ce jardin où la perfection est le but ultime. Un peu plus loin, des japonaises en costumes traditionnels servent le thé. Moments de tranquillité et de quiétude.

Les USA sont un pays de découvertes. Ce matin, c’était un petit coin du Japon. Cet après-midi, nous découvrirons l’exubérance des fresques mexicaines.

Ce qui est intéressant dans San Francisco, notre dernier point de chute, et, donc, notre ville de départ, c’est que, loin de clôturer un des plus beaux voyages que nous ayons faits, cette ville nous donne, à travers ses rues, ses quartiers, ses maisons, son port baigné par le Pacifique, des idées de départ tout à fait fantastiques. C’est peut-être en nous baladant dans le quartier italien qu’a germé en nous notre projet de cet été qui nous a fait nous retrouver en Sicile.

San_Francisco_6Pour l’instant, nous déambulons sur les hauteurs de la ville dans les rues pentues encadrées de maisons traditionnelles américaines avec quelques marches pour accéder au premier niveau. Bâtisses assez importantes, bien construites et esthétiquement agréables qui dénotent la qualité de vie d’un quartier résidentiel. Disons que l’endroit n’est pas pour nous déplaire.

Avec notre Bay city guide et nos pass pour le transport, nous voilà repartis pour le quartier dit mexicain en fait à tendance fortement hispanique. La frontière avec le Mexique n’est pas très éloignée et, si l’immigration US est intraitable sur le sujet, le passage clandestin entre les deux pays est plus perméable. San Francisco, ville de mixité, lieu de rencontre de plusieurs cultures. Certainement la réalité de plusieurs grandes villes américaines mais peut-être que cela est plus apparent ici par le fait que c’est une ville moins américaine, plus européenne, avec moins de gigantisme, de buildings, moins d’effervescence. Il suffit de s’intéresser à l’histoire de la ville pour comprendre l’importance de l’apport de la population étrangère et l’attrait de ce lieu pour toute une jeunesse, la tolérance de celle-ci pour faire naître une multitude de pensées et de sentiments qui ont su créer un pôle attractif à la fois typiquement américain et, en même temps, à contre-courant.

Sous le soleil californien, et on peut estimer qu’il réchauffe les touristes, nous sommes au milieu du quartier où abondent les peintures murales. Une fois de plus, nous sommes confrontés au désir humain de laisser une marque, d’exprimer une envie, une revendication, un vague à l’âme. Ici, on ressent fortement ce désir car il est visuel et même très visuel. Il éclate sur les murs un peu délabrés des maisons de ce quartier un peu misérable. Six mètres sur quatre, pour donner une idée de mesure. Quelquefois ce sont des immeubles entiers de quatre à cinq étages qui projettent vers nous leurs couleurs et la force de leurs messages d’espoir et de peine mélangés. Absolument fantastique. C’est-à-dire que, comme cela, sans aucune fioritures (nous sommes loin ici de l’atmosphère huppée des galeries d’art) nous sommes confrontés à l’art brut, à l’art de la rue. Les images se cherchent pour trouver enfin quelque chose qui est simple. Des portraits, des paysages, des couleurs. Si les murs pouvaient garder leur empreinte, les ethnologues dans 10.000 ans en seraient émerveillés.

Revenus au centre ville et n’ayant pas pu, ainsi que nous le projetions, monter au faîte d’un gratte-ciel pour admirer la ville dans son ensemble, nous passons à un élément tout aussi important : les achats. C’est bien. Cela permet d’emporter un peu du sol américain et puis cela nous fait rencontrer les yankees. Vincent a une grande idée en tête : faire l’acquisition de chaussures de basket. En tant que champion de Provence avec son équipe de l’ASPTT, il est nécessaire de s’équiper dans les règles de la NBA. Il repartira avec de solides shoes et quelques maillots, introuvables en France, de la team. Pour lui, le voyage est donc une réussite. Cela nous fait quand même chaud au cœur. Camille, elle, est plus discrète mais pénétrera quand même dans un grand store avec étalage de jeans et, après quelques essais, optera pour un levis, made in USA.. Pour ce qui nous concerne, nous avons fait provision, tout au long de notre parcours, avec tous nos sens, de souvenirs.

Pour le repas du soir, la bataille sera rude mais nous aurons raison des réticences des enfants. Ce sera un restaurant laotien et nous en serons ravis. Notre dernière soirée aux states. Je ne sais pas si nous y pensons vraiment. Dans notre tête, le temps s’est un peu mélangé. Nous allons partir, mais tout est là devant nous, bien présent, vivant en nous. A croire que nous avons apprivoisé le décalage horaire. En tout cas, un voyage différent qui nous a permis de prendre un peu la mesure de ce pays multiple et complexe dont l’unité se réalise dans la multiplicité et les différences.

Mais ce n’est pas encore complètement fini. Il nous reste encore une pleine matinée.

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