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Carnets de voyage
15 septembre 2006

MERCREDI 15

Lever très tôt, pour bien emplir cette journée. On va changer d’Etat. Aux USA, il y en a 50, alors nous avons le choix.  Après la Californie et le Nevada direction l’Utah où on va perdre 1 heure, changement de fuseau horaire oblige. Las Vegas, ce matin, du haut du 14° étage de notre hôtel, a perdu de son éclat. Une fois éteints les 100.000 watts de tous les casinos, elle redevient une ville américaine. Nous y sommes arrivés hier au soir en début de  soirée. Eblouissement. A gauche, à droite des hôtels, des casinos scintillants de lumières, tous plus luxueux les uns que les autres. Une profusion de lumière, de bruit. Extraordinaire. Ville de démesure. Nous n’avons toutefois pas pu nous y promener à notre guise, la fatigue de la journée ainsi que le vent glacial qui soufflait nous ayant découragé. Mais nous serons de retour dans quelques jours et nous espérons que la météo sera plus clémente.

Pour l’heure, il nous faut partir. A bientôt, Las Vegas.

Direction les montagnes, vers Zion et Bryce Canyon où nous ferons halte pour la nuit. Très vite, nous sortons de la ville par l’autoroute qui la traverse du Sud vers le Nord et, de nouveau, c’est le désert avec ses cailloux, ses maigres poteaux électriques, ses buissons épineux et les arbres de Joshua, sortes d'épouvantails à piquants. Ce sera comme cela sur près de 100 km. Zion, vers où nous nous dirigeons, est un endroit sauvage, découvert et habité par des mormons au siècle dernier. C’est dire si  ce côté sauvage et inhospitalier domine. Mais il fait resurgir encore avec plus de vigueur la beauté du paysage. D’énormes falaises aux parois lisses et vertigineuses nous dominent de plusieurs centaines de mètres. Si lisses que l’on peut penser à un Titan passant par là et fendant la montagne en deux avec le tranchant de son épée. Le Titan c’est la rivière Virgin qui, pendant des milliers d’années, a taillé et creusé cette masse de rochers. Dessin_dans_la_pierreLes couleurs sont étonnantes. Des rouges dominent avec un peu de noir. Des strates qui s’empilent les unes sur les autres  comme un énorme gâteau, des alignement de monolithes : les patriarches qui font penser à des sentinelles placées à l’entrée du canyon. A travers les failles de ces blocs de grès et de granit et de gneiss se précipitent des cascades qui se transforment peu à peu en ruban de fine gouttelettes d’eau. Le ciel est bas, chargé de neige et quelques flocons virevoltent autour de nous poudrant les branches des sureaux et des frênes qui s’épanouissent le long de la rivière, d’une fine pellicule blanche. Des bandes de brouillard que le soleil parvient de plus en plus difficilement à traverser, enveloppent les sommets. Camille s’emmitoufle dans son pull-over et son écharpe. Surtout ne pas mouiller ses cheveux. 

Après avoir fait demi tour, la gorge de Zion ne menant à rien, sur la route qui nous conduit à Bryce, on peut apercevoir sur les pierres les figures géométriques dessinées par les stries des différentes époques géologiques. C’est absolument surprenant et le soleil qui enfin semble avoir le dessus sur le brouillard, leur donne un relief tout à fait particulier. Là encore, il faut se forcer pour ne pas s’arrêter à chaque merveille de la nature. Camille et Vincent me diront que ce ne sont que des pierres mais quelles sculptures ! Et quelles couleurs !

Nous continuons vers Bryce. La pluie recommence à tomber et se transforme peu à peu en neige. Dans la buick les commentaires et les remarques vont bon train. Au fur et à mesure que nous montons, jusqu'à 2.000 mètres, la neige devient de plus en plus dense et les flocons s’associant les uns aux autres deviennent tempête. Nous roulons maintenant dans un monde immaculé. Aucune visibilité. Incroyable. Nous avions pensé à beaucoup d’imprévus (réservations d’hôtel, pannes, problèmes de cartes) mais la possibilité de rouler sur un plateau entièrement recouvert de neige vers semble-t-il nulle part, ne nous avait pas traversé l’esprit. Les commentaires deviennent des craintes d’autant que la circulation est des plus réduite nous donnant l’impression d’être seuls au monde ou du moins les seuls à être assez fous pour nous aventurer dehors par ce temps. Peut-être y-a-t-il eu un message à la radio. Mais comme, nous ne comprenons pas ce qui s’y raconte et que, de toute façon, nous écoutons la majeure partie du temps des cassettes, nous n’en savons rien. Nouveau film, cette fois notre metteur en scène est Kubrik et nous devenons les héros de « Shining ».

Nous finissons toutefois par arriver au motel sans encombre où nous pouvons imaginer, vue de la chambre, que l’on se trouve dans une petite station de ski française. Demain sera donc une surprise.

Nous sommes dans une petite bourgade américaine perdue au milieu des montagnes. Los Angeles, Las Vegas et leur animation sont très loin. Nous sommes dans un autre monde. L’Amérique, nous nous en rendons de plus en plus compte, au fur et à mesure que nous la découvrons, est une terre de contraste. Ici,  règne le calme et la tranquillité. Le motel entièrement bâti en bois se situe à l’entrée de Tropic, un premier logis renferme la réception, derrière un second groupe de bâtiment à 2 étages où se trouve les chambres, un peu plus loin le restaurant où nous prendrons, ce soir, notre repas, dans une atmosphère chaleureuse. Vraiment, rien à voir avec les hôtels gigantesques de Las Vegas.

Bryce_Canyon_1

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