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Carnets de voyage
15 septembre 2006

JEUDI 16

Ce matin, il fait très froid. Une ambiance hivernale qui se confirme quand, sur la route qui mène à Bryce Canyon, nous traversons une forêt de sapins aux branches chargées de neige fraîche. Le paysage est d’une beauté sauvage et pure. Nous ne nous attendions pas à un tel accueil. Finalement, il faudrait arriver aux lieux choisis vierges de toutes idées et se débarrasser  de toutes ces images et photos que l’on a pu voir avant le départ. Reste la surprise et donc l’émerveillement. Nous serpentons sur une petite route jusqu'à un promontoire à la lisière de laBryce_Canyon_2 forêt. A nos pieds, devant nous, dans un vaste amphithéâtre un chef-d’œuvre de la nature surgit soudain. Les indiens Païutes appelaient cet endroit « Les rochers rouges dressés comme des hommes dans un canyon en forme de cuvette ». Des centaines de pitons finement ciselés et chapeautés de neige, aux teintes rose, rouge, orange s’élèvent vers le ciel semblable à une gigantesque cité de pierre. Nous sommes fascinés  à la fois par la beauté du site, sa grandeur et son harmonie. Un immense orchestre minéral jouant dans un ensemble parfait une magnifique symphonie de couleurs. Là, un ensemble un peu serré aux tailles similaires serait le groupe des violons. Plus loin, en retrait, deux blocs plus massifs seraient les percussions. Deux flèches plus grandes et plus importantes que les autres, presque côte à côte, seraient les contrebasses, etc...

Bryce_Canyon_3On pourrait s’arrêter très longtemps devant ces sculptures de pierre, comme hypnotisés par à la fois leur puissance et, aussi, par ce côté étrange de l’existence de tels phénomènes. Reprendre un peu les manuels de géophysique et de géologie ne serait pas superflu et, j’avoue que comprendre après avoir vu est une ambition que je vais concrétiser. Impossible donc de rester insensible devant Bryce Canyon. On s’en éloigne à regret la tête pleine d’images.

Même si, à cause du temps, une partie de parc est fermée, on est véritablement stupéfait et cela se ressent car nous sommes légèrement excités et complètement conquis.

La neige recommence à tomber et nous descendons vers le lac Powell à 200 km au sud-est. Nous traversons un immense plateau qui descend en pente douce et au loin nous commençons à apercevoir ces petites montagnes, les mesas, si caractéristiques de l’ouest américain.

Au fur et à mesure que nous avançons, le temps, à notre grand soulagement, a tendance à s’éclaircir et le soleil refait de nouveau son apparition. Une nouvelle surprise nous attend au bout de notre route lorsque nous atteindrons le lac Powell, immense retenue d’eau artificielle en territoire Navajo dont la longueur des berges, plus de 3.500 km, est plus étendue que la côte pacifique des Etats-Unis. La première vision que nous aurons du lac nous stupéfiera et nous fera pousser des cris de satisfaction dès que nous contemplerons  le paysage de la « scenic view »  en bordure de la route qui le domine. Une immense nappe d’eau immobile au reflet turquoise s’étend devant nous bordée de rochers aux nuances roses et violet et aux formes arrondis. Le spectacle est irréel et pourrait faire penser à un décor.

Arrivée à Page. Très vite nous nous installons dans notre hôtel quotidien. C’est un Best Western au charme coquet et qui renferme, ce qui va ravir Camille et Christine, une piscine à bulles chaude et une petite salle de fitness. Il ne manque plus que les cours de Jane Fonda sur channel 4. Je ne sais pas si c’est pour décanter la fatigue de la route ou s’il faut mettre en compte l’ivresse de l’air américain, mais en peu de temps, les voilà plongées dans ce lac d’eau chaude qui pétille. La bonne humeur est au rendez-vous.

L’hôtel est situé à l’entrée de la ville, en fait une bourgade faite d’après les rues que nous parcourons de petites maisons individuelles sans clôture et bordées de pelouses bien entretenues. Nous avons devant nous une certaine image de l’american way of life. Page est née avec la création du grand complexe de Glen Canyon Dam. La population est essentiellement, d’après les visages que nous croisons, d’origine indienne, plus précisément Navajo .

Après un petit quiproquo financier au centre d’information, qui fera sourire Camille et Vincent, notre projet de faire une excursion en bateau sur le lac se concrétise mais je pense que parcourir quelques kilomètres sur ce lac qui en compte 3.500, fait de nous des fourmis vis-à-vis d’un géant. Mais pour l’heure nous nous dirigeons vers Glen canyon dam, le barrage proprement dit, qui fut achevé en 1966, et au cœur duquel nous amènera un ascenseur. La vue du haut du tablier est bien sûr impressionnante. Grandeur du site, couleur des blocs de rochers, parois vertigineuses du canyon d’où s’écoule, de l’autre côté, la Colorado River. Au cœur du barrage, le plus impressionnant sera la vue des énormes turbines, productrices d’électricité pour les états de Utah, Nevada, Arizona. Des turbines Général Electric bien sûr! No comment ! Dehors, le temps devient vraiment hivernal, grêlons, vent très violent et froid perçant. C’est aussi cela la réalité des Etats Unis. Des paysages très contrastés, des climats très variables que nous vivons au fil de notre séjour. Point de déception et beaucoup de découvertes. D’ailleurs, ce mot qui doit être dans toute les valises, lors de tous les voyages, sera au rendez-vous le lendemain matin.

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