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Carnets de voyage
15 septembre 2006

LUNDI 13

C’est le début du grand circuit qui doit nous faire découvrir quelques parcs naturels, l’enfer du jeu et nous déposer pour finir dans une « petite » ville américaine mais grande par son nom : San Francisco.

Avant de commencer notre périple, un dernier tour à Rodéo Drive, véritable concentration au m2 de luxe et de design. Gucci, Ferre, Cartier, Dior. Ils sont tous là. Les vitrines des magasins excellent en raffinement dans leur décoration et leur présentation. Coté chic qui semble léger mais qui, finalement, participe à la renommée de chaque couturier. Vincent, lui,  court après les limousines tout en dédaignant les rolls royces. Ce n’est pas assez américain. Camille doit, elle aussi, avoir l’imagination féconde. Laissons-la à ses rêveries et dirigeons-nous maintenant sur Death Valley à 300 km où un tout autre spectacle doit nous attendre.

Quitter Los Angeles nous prendra une bonne heure, car la mégapole a étendu ses tentacules sur des centaines de kilomètres. Les autoroutes à 6 voies s’emmêlent les unes aux autres dans un enchevêtrement assez impressionnant et les sorties, innombrables, requièrent toute notre attention. Nous avons, en effet, une destination à ne pas manquer : l’intersate 15.

CamionElle sera notre guide pendant de très longs kilomètres. En chemin, le breakfast se fera dans un petit restaurant chez Tiffany’s, restoroute typiquement américain, rendez-vous des camionneurs qui sillonnent le pays. Serveuses en tablier, cafetière en main, passant de table en table pour proposer « more coffee », comptoir où l’on peut s’attabler pour déjeuner, banquettes en sky rouge près des fenêtres qui donnent sur l’autoroute, énormes hamburgers, frites. Vincent nous fait remarquer que c’est comme dans les films. Et bien, peut-être sommes-nous, sans le savoir, dans un film et qu’on nous regarde en ce moment sur un écran géant...Par contre, il sera nécessaire de nous doubler car notre accent n’est pas vraiment au point.

Au revoir Tiffany’s et welcome to Calico, ghost town. Il ne reste que très peu de choses de cette ancienne ville minière née en 1881 avec la découverte de filons d’argent et morte en 1907 lors de leur épuisement. Nous arpentons sous un vent glacial, tout droit surgi des montagnes rocheuses, les rues de cette ville bâtie au milieu d’un paysage désolé, caillouteux, aride. Un morceau de l’histoire américaine est devant nous. Le temps de la ruée vers l’or. Le temps des desperados. La ville est là surgissant du passé. La rue principale bordée de bicoques en bois monte vers les collines. Plus loin l’entrée de la mine. Nous sommes au Far West transformés pour quelques instants en pionniers de l’ouest.

Desert_routeNous remontons vers le nord et, peu à peu, s’installe un paysage de plus en plus étrange, de plus en plus fabuleux. Sommes-nous vraiment sur terre ? Car j’ai, devant moi, un paysage lunaire et, c’est absolument incroyable, au moment même où je pensais cela, Christine m’interpelle et me dit ressentir la même sensation. L’impression est si forte qu’elle fait naître en nous les mêmes sentiments. Immenses collines ravinées aux tons blancs farineux et ocres. Pas d’arbres, ni buissons. Des ravins. A perte de vue le désert qui nous offre sa splendeur dans le soleil du soir. Une immobilité et un silence imposant. La route s’étire devant nous, étroit serpent rectiligne dans cette immensité. Et nous sommes là, perdus au milieu de nulle part. Seuls. Au loin, un nuage de sable aux reflets chatoyants nous donne le sentiment de pénétrer dans la quatrième dimension. Nous sommes à la frontière du réel et de l’imaginaire. Je suis au volant sur cette route voyageant vers un ailleurs inconnu. La nuit tombe peu à peu donnant au paysage un aspect de plus en plus étrange, un peu oppressant. Ambiance très X files qui n’est pas pour nous déplaire, au contraire. Pas âme qui vive et soudain, ô miracle, une note de vert. L’oasis apparaît qui nous remet les pieds sur terre. Cocotiers, chevaux et, bien solide, un ranch sont là pour nous accueillir. Ce sera notre halte pour la soirée. Le Furnace creek ranch. Tout le monde est ravi et, il faut bien le dire, soulagé de retrouver la civilisation même si cela est au détriment d’une certaine tranquillité.

Demain de nouveau la Vallée de la mort, au nom si mérité, puis... Las Vegas.

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