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Carnets de voyage
15 septembre 2006

MERCREDI 22

Monterey, est une petite ville au bord du Pacifique qui nous a été conseillée par tous les pratiquants du voyage californien. Nous ne serons pas déçus à la fois par la ville elle-même mais aussi par ses environs dont Carmel, ses paysages marins et sa faune.

Pour commencer, nous déambulons sur le port, le fisherman’s wharf, vaste ponton en bois bordé de petites maisons où accostaient, naguère, les pêcheurs de baleines. Le soleil est au rendez-vous et la température est exquise. Dans l’eau, surprise, des otaries s’ébattent en toutes liberté. Le cadre est charmant, vaguement désuet, propice à la promenade et à la flânerie.

MontereyNous nous dirigeons ensuite vers l’aquarium, le plus grand des Etats-Unis, qui nous fascinera par la grandeur de ses bassins de plusieurs milliers de m3 (4500 pour le plus grand) abritant des centaines d’espèces animales et végétales : Requins, raies, tortues géantes, crevettes, algues géantes, poulpes, thons, poissons lunes, loutres, anémones de mer... Mille variétés toutes plus fascinantes les unes que les autres. Dans une large pièce obscure, une féerie de couleur nous éblouit et nous fascine. Ce sont les méduses. Si, d’ordinaire, leur nom est évoque brûlures et douleur, ici, elles font régner la beauté. Diaphanes, translucides, rouge éclatant, orange mordoré, nonchalantes,  elles ondulent gracieusement au gré des courants. Il y en a de minuscules, si petites qu’il est nécessaire pour les voir d’utiliser une loupe, d’autres, par contre, énormes. Toutes sont de véritables merveilles.

LoutrePlus loin, nous ferons connaissance avec les clowns du Pacifique que sont les loutres de mer si maladroites sur la terre ferme, sortes d’énorme sac de graisse, mais qui, une fois dans l’eau, sont des prodiges de souplesse et de grâce ne pensant qu’à faire pirouettes et jongleries, attrapant, avec une agilité incroyable, les poissons qui leurs sont lancés.

Le microscopique, lui aussi, a ses représentants avec des créatures réduites à quelques cellules plongées dans l’obscurité ou tout simplement de minuscules crevettes sans aucune coloration qui font partie, malgré leur petitesse, du cycle de la vie marine.

Un peu d’enseignement est toujours bon à prendre, n’est ce pas les enfants ? et les spectacles auxquels nous avons assisté sont, sans aucun doute, de toute beauté. Puisque nous sommes au bord de la mer, ne la quittons pas avant d’être aller admirer la péninsule de Monterey, aux criques et aux éperons rocheux sculptés dans le granit par l’océan, et découvrir ce joyau californien qu’est Carmel-by-the-Sea dont un des maires les plus célèbres a été Clint Eastwood en personne.

Nous empruntons pour atteindre Carmel une petite route, la 17-mile Drive qui serpente le long de la côte. De splendides paysages marins se découvrent à nous. Paysages sauvages, rudes, battus par les vents violents du large. Otaries et loutres prospèrent ici et se prélassent au soleil,  colonisant les éperons rocheux couverts de forêts de varech à seulement quelques encablures de la côte. En Janvier, elles émigrent par troupeau entier des régions polaires pour venir trouver au Sud un climat plus clément. Mais aussi, au grand bonheur de Vincent, une multitude de petits écureuils qui, absolument pas farouches, viennent grignoter dans sa main les biscuits qu’il leur tend. Dans la forêt de Del Monte, un peu avant Carmel, une forêt de cyprès et de pins abritent des terrains de golf privés ainsi que de somptueuses propriétés aux baies vitrées tournées vers le Pacifique qui font rêver Camille. Propriétés protégées où doivent très certainement résider des stars du cinéma en quête de tranquillité. Tout ici sent le luxe et l’opulence. Ambiance qui ne sera pas ternie par Carmel. On nous avait dit que nous serions surpris par le charme de ses maisons. Il est vrai que se promener dans une ville où il n’y a ni feux rouges, ni parcmètres, si peu esthétiques n’est ce pas, dénote une certaine volonté de la municipalité à conserver à la ville un caractère particulier, somme toute très agréable. Les petites boutiques aux belles enseignes sont garnies de bibelots et d’objets d’art sur lesquels, si nos moyens financiers le permettaient, nous nous arrêterions très volontiers. Nous pénétrons dans de petites cours ombragées qui donnent un côté encore plus intimiste à cette ancienne mission fondée par les espagnols.

Mais le temps passe et nous voulons arriver à San Francisco avant la nuit. Afin de pouvoir découvrir un peu plus longuement cette ville au nom évocateur. Nous avons décidé d’y passer deux nuits complètes et presque trois jours. Egalement, avant le retour, un peu de sédentarité qui nous permettra de respirer pleinement le parfum de cette ville, nous fera du bien. Et puis trois jours auront de quoi nous remplir l’esprit.

De Carmel et Monterey file une freeway que nous prenons. En principe dans deux heures, San Francisco sera en vue. Si la taille de cette ville n’a rien à voir avec la mégapole L.A. elle reste néanmoins une ville américaine surtout pour y pénétrer. Un plan un peu général des différents axes de communication est donc vivement recommandé. Nous nous mettons en quête de Mc Allistair street où se trouve notre hôtel. Dans la voiture, les têtes font la girouette quand soudain cri de Camille : « Il est là ! ». En effet, l’hôtel Renoir  se dresse juste devant nous. Nous sommes les meilleurs ! Enfin nous nous rendrons compte que, comme dans la plupart des villes américaines, les avenues traversent de part en part la ville. Il en est bien évidemment de même pour Mc Allistair street, mais, véritable coup de chance, nous sommes tombés pil poil sur le croisement où se trouve l’hôtel. Celui-ci se situe en plein centre prés de Union square. C’est un immeuble un peu ancien d’architecture agréable. Le personnel parle français, Renoir oblige et nous nous retrouvons au quatrième étage. Nous nous installons rapidement. Avant de partir, on nous avait parlé des problèmes de circulation et de stationnement, aussi nous avons décidé de quitter la voiture le lendemain matin. Et puis il a le cable car avec qui, inévitablement, nous avons rendez-vous. Pour l’instant nous confions notre buick au valet parking et nous mettons en quête d’un restaurant. Nous écartons d’un commun accord les restaurant de cuisine US (assez de hamburgers), les fast food, pour choisir un asiatique. Il fait nuit quand nous sortons de l’hôtel et là, à vrai dire, nous sommes un peu surpris et même  inquiets par l’ambiance qui règne dans la rue, complètement différente de celle qui régnait à notre arrivée. Les trottoirs de Mc Allistair sont maintenant annexés par les zonards, clochards, mendiants titubant sous l’effet de l’alcool et de la drogue. Nous n’avions pas imaginé cette image un peu sinistre du centre de San Francisco. Même si nous nous trouvons à proximité d’un grand centre de police et bien que connaissant la légendaire surveillance américaine by night, Christine tout en remontant le boulevard, évitant soigneusement tel ou tel fracassé, semble quelque peu inquiète et envisage même,  pour le retour, l’utilisation d’un taxi. Nous ne sommes pourtant qu’à quelques pâtés de maisons du restaurant et, finalement, à l’aller comme au retour, tout se passera bien. Le cadre est assez cosmopolite, peut-être un peu plus black, mais toute grande ville n’a-t-elle pas son côté marginal et déjanté ? Si nous n’avons pas parcouru les quartiers populaires et noirs de L.A., nous voyons à petite échelle ce que la misère urbaine peut dénaturer de l’aspect social et humain d’une ville. On nous mettra en garde également quand on sera du côté du quartier mexicain. En fait, ne pas avoir d’idées préconçues, ne pas faire preuve de trop de méfiance, ne pas se comporter comme un étranger même si, immigration contrôlée oblige, nous sommes les extérieurs. Regarder, admirer, emmagasiner des images, doit être notre seule réaction. San Francisco, pays et terre de tolérance, tu es faite pour nous séduire. Alors laissons-nous tenter.

Notre première nuit sera calme et bienveillante.

San_Francisco_2

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