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Carnets de voyage
15 septembre 2006

DIMANCHE 19

Aujourd’hui, quittant le Grand Canyon, un autre gigantisme est au rendez-vous mais, cette fois-ci, de bruit, de fureur et de lumière. Aujourd’hui, direction Las Vegas.

Las_Vegas_1Pour notre deuxième passage, nous avons fonctionné à l’américaine. Et oui, après une petite semaine, nous sommes déjà dans le bain. La réservation a été faite par téléphone avec une charmante hôtesse qui doit passer des centaines et des centaines d’appels par jour, dans un américain finalement pas trop provençal. Pour finir après avoir donner le n° de notre carte de crédit, sésame indispensable sans quoi rien n’est possible ici, nous nous sommes retrouvés à noter une succession de numéro qui ne sont pas ceux du loto mais de notre réservation. A l’unanimité, les enfants, surtout Camille, opteront pour l’Excalibur, un palace de 4 étoiles à la mode de Vegas c’est-à-dire extravagant.

Entre Grand Canyon et la ville aux millions de watts, peu de miles mais nous partons relativement tôt (un peu avant midi) pour pouvoir profiter pleinement de cette ville que nous n’avons qu’effleurée lors de notre première nuit. Il fait un temps magnifique et le froid des premiers jours n’est plus qu’un lointain souvenir. La chaleur est presque caniculaire  et l’air d’une incroyable sécheresse. La climatisation de la voiture marche à fond faisant régner une ambiance agréable qui nous permet de profiter pleinement des paysages que nous traversons. Tout au long du trajet qui nous fait emprunter pendant un moment la célèbre route 66 qui traverse d’Ouest en Est les Etats-Unis, nous croisons des beatniks en vadrouille sur leurs  Harley aux guidons aériens qui nous remettent en mémoire quelques grandes images de road-moavie. C’est encore le désert avec, toujours, au milieu des pierres, des cactus mais qui, ici, se parent de remarquables fleurs de couleurs pourpre, orange, nourries par la rosée du désert.

Après un gigantesque embouteillage, ce sera d’ailleurs le seul de notre périple US, provoqué par le passage du barrage Hoover (Nous retrouvons, là encore, la Colorado river) nous rattrapons l’Interstate  et, rapidement, les tours des hôtels de Las Vegas sont en vue. Une immense tour nous sert de point de repère pour situer le strip , le grand boulevard de Vegas le long duquel se trouvent les plus grands casinos du monde, les plus grands hôtels aussi. Si lors de notre premier passage, l’arrivée par l’Ouest était quasiment désertique, par l’Est nous découvrons une deuxième ville. En effet, c’est ici que vivent tous les habitants qui travaillent, pour la plupart, dans les casinos et les méga hôtels. D’innombrables rangées de petites maisons s’alignent, toutes identiques .

The strip , c’est Le Boulevard. Il ne faillit pas, loin s’en faut, à sa réputation. Il nous transporte d’étonnements en ébahissements, de merveilles en excentricités. Là, à droite , la statue de la Liberté et la cinquième avenue. Serions-nous à Manhattan ? Plus loin , les dromadaires du désert marocain sont installés à l’ombre de palmiers. Serait-ce une oasis ? Bientôt, la peur s’empare de nous car, là , en face de nos regards parade la batterie des pirates. Le pavillon noir est hissé et des bordées de canons sont tirées. Nous voilà donc plongés en plein cœur des Caraïbes. Plus loin, le lion de la MGM s’exhibe, dans un halo doré, devant l’hôtel du même nom. Plus loin encore se dresse devant une immense pyramide, un sphinx gigantesque qui a, surprise, enfin retrouvé son nez... Le monde enchanté de Las Vegas se déploie devant nos yeux ébahis et nous prend petit à petit par la main. Alors laissons nous entraîner par cette démesure.

Si la première fois le froid et le vent glacial qui soufflait des montagnes rocheuses avaient refoulés nos ardeurs de découvertes, là il n’est que 19 heures, il fait extraordinairement doux et la nuit est à nous. Il y a en nous une impatience et une envie de profiter pleinement de la soirée  et d’une partie de la nuit.

Tiens, serions nous revenus au XI° siècle ? Devant nous surgissent les tours colorées et multicolores d’un château fabuleux de dessin animé, l’Excalibur notre hôtel casino moyenâgeux pour la nuit. Tout semble  en carton pâte et pourtant se dégage de l’ensemble une étrange harmonie. Dans l’immense hall, c’est un peu la cohue. Une véritable ruche où se côtoient des milliers de personnes de nationalités et de langues différentes.  Il faut dire aussi qu’il y a près de 4000 chambres, plusieurs casinos, restaurants, boutiques, et quelques milliers de personnes y travaillent. Encadrés par des chevaliers en armes aux armoiries rutilantes nous allons nous installer. Première chose et pas la moindre, nous repérer : tour Nord 14° étage. Malgré le plan que l’on nous a, fort à propos, fourni, trouver le bon ascenseur n’est pas une mince affaire. La chambre est vaste et meublée comme il convient à l’époque. Ici rien n’est laissé au hasard. C’est ce qu’on appelle l’Organisation à l’américaine. Pour la restauration, nous nous fions aux conseils du routard qui nous dirige vers le buffet du Circus Circus, un autre gigantesque casino hôtel dont l’entrée se situe à l’autre bout du Strip ce qui nous permet de découvrir de nouvelles merveilles. Le MGM, le Mirage, le Caesar Palace... Nous avons bien l’intention, après le repas, de pénétrer dans tous ces antres fabuleux et de débusquer leurs secrets.

Comme buffet nous allons être servis. Des dizaines et des dizaines de plats s’alignent devant nous. Plus loin les desserts aussi copieux. Là-bas des cuisiniers découpent rôtis et jambons. Chaque plateau sera bien chargé, un peu trop peut-être...

Las_Vegas_casinoLe ventre repu, nous reprenons la buick pour sillonner Vegas. Retour vers le strip mais, cette fois, il fait entièrement nuit et la ville s’est parée de son habit de lumière. Autour de nous scintillent de mille feux multicolores d’énormes enseignes lumineuses qui font défiler sur des écrans géants annonces et publicité. Les buildings sont entièrement illuminés par les milliers de chambres comme si un dieu Hopi avait laissé dans le désert des milliers de bougies d’anniversaire. Ici, pas de problème pour se garer à partir du moment où on a compris la méthode de parking. C’est à dire jamais dans les rues mais dans les parking géants des hôtels. Nous pénétrons dans le Treasure of islands, le royaume des pirates. Immenses couloirs recouverts d’épaisses moquettes où s’alignent les boutiques de luxe. Enorme labyrinthe qui converge, en fait, vers une unique destination, le centre de la vie, le Casino et les salles de jeux. Dès que nous arrivons à proximité, un incessant bruit de cliquetis nous surprend. Cling, cling, cling. D’innombrables machines à sous sont là devant nous alignées comme à la parade militaire. Hallucinant. Effrayant. Devant ces avaleuses inexorables de pièces de 25 cents, comme des zombies, les joueurs ont les yeux rivés sur les images qui défilent un gobelet remplis de jetons à la main, cigarette à la bouche. Ici tout est permis. Inlassablement , ils font ingurgiter à la machine les petites pièces rondes qui, peut-être, rêve insensé entre tous mais quelle importance, leur permettront de gagner la grosse cagnotte ou, au moins, le coupé sport grand luxe qui  les défie du haut de son estrade. Spectacle étonnant. Plus loin, les tables de baccarat, à côté les croupiers qui lancent les dés . Sur un mur, des télévisions  qui retransmettent les courses de chevaux, les matches de base-ball . Là aussi, on peut prendre des paris et jouer, jouer encore et toujours. Si on veut, prendre un verre au bar pas de problème. Pas de temps mort dans l’univers du jeu. On peut continuer à jouer . Incrustés dans le comptoir, des écrans sont installés. On dit que Las Vegas est la capitale du jeu. Ce n’est qu’un euphémisme. Las Vegas Est Le Jeu à l’état brut. L’ambiance, pourtant, est décontractée, calme. Les services de sécurité sont bien présents, les caméras, petites boules noires, tapissent les plafonds. D’ailleurs Camille et Vincent ne peuvent s’approcher trop près des machines à sous. Ici, tout est permis, certes, mais les mineurs ne sont pas autorisés.

Qu’à cela ne tienne. Un étage au-dessus, une salle entière leur est réservée reproduisant mais avec des jouets comme uniques gains, les jeux de leurs adultes de parents. Les apparences sont sauves. The game must go on.

Nous repartons vers de nouvelles merveilles. Des passages aux épais tapis de velours surplombant le Strip permettent de passer d’un monde à un autre. Une immense statue romaine nous accueille à l’entrée du Caesar Palace. Nous pénétrons dans une Rome antique de toc. Il ne manque plus que le bruit des chars romains, roulant sur les pavés de cette « ville » que nous traversons pour terminer la boucle de l’imagination.

    Nous allons ainsi déambuler une bonne partie de la nuit emplissant nos yeux et notre mémoire de forêts luxuriantes, d’aquariums géants où nagent les plus beaux poissons des mers du monde entier. Nous irons admirer tigre blanc et perroquets. Camille et Vincent sont de plus en plus excités et on sent dans leurs regards que Vegas les a charmés et envoûtés. C’est, en fait, un tour de force exceptionnel car ils sont vraiment difficiles à combler.

Sur le Strip, c’est l’apothéose. L’irruption d’un volcan avec flammes, lave et grondement vient couronner la soirée. Nous commençons à rentrer, complètement harassés, et à rejoindre notre manoir médiéval en pensant, peut-être déjà, à la journée de demain qui nous attend. De toute façon, Vincent s’est promis de revenir avec ses copains et... beaucoup d’argent.

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