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Carnets de voyage
13 septembre 2006

SAMEDI 13

Après le rituel du matin (petit-déjeuner, piscine, douche) nous repartons en direction du volcan BATUR. Pourquoi ce choix pour ce dernier jour?

Maintenant à l'instant présent, je me rappelle, l’histoire du volcan AGUNG et de son éruption en 1963 que m'a raconté Christine. Histoire ou légende en tout cas je commence maintenant à comprendre pourquoi on appelle Bali l'île des dieux.

L'histoire: Cette année-là devait se dérouler une importante cérémonie religieuse qui ne revient que tous les vingt ou trente ans je ne sais plus. Cependant le volcan avait une activité, depuis quelque temps, grondante et les fumées s échappant de son cratère étaient de plus en plus nombreuses et menaçantes. La communauté religieuse de Bali décida de reporter les cérémonies ultérieurement afin de ne pas contrarier les dieux. Ces manifestations volcaniques étaient en effet un mauvais présage. Le volcan AGUNG n'est-il pas la représentation d'un dieu? Les autorités politiques en place,  le pouvoir de DJAKARTA en la personne de Sukarno, refusèrent, pour des raisons diplomatiques, de déplacer les cérémonies, des personnalités internationales y ayant, en effet, été invitées. Entre les réticences des balinais et la nécessaire diplomatie SUKARNO trancha. Le volcan se réveilla et fit des milliers de victimes. Bien entendu, Sukarno avait pris la précaution de ne pas assister en personne aux cérémonies... Sans commentaire. Peu de temps après SUKARNO fut renversé. Activité politique ou suite des mauvais présages liés au volcan AGUNG?

L'histoire est prenante et ainsi nous nous dirigerons vers ce lieu magique qu'est BATUR où nous avons vu pour la première fois les balinais vêtus de sarongs jaunes, couleur des dieux, et de blancs, accompagnés du son des gamelans porter leurs offrandes, fruits, fleurs, encens vers leur temple et statues de pierre. Là aussi l'histoire raconte, qu'à l'origine le temple était bâti au bord du lac à l'intérieur de l'ancien cratère au pieds même du volcan. Une première irruption détruisit la totalité du village mais les laves brûlantes s'arrêtèrent aux abords du temple et l'épargnèrent. Le village fut bien sûr reconstruit au même endroit, la volonté des dieux s'étant nettement fait connaître. Quelques temps après, une deuxième irruption n'épargna toutefois que quelques merus et le temple fut déplacé au bord du cratère à son emplacement actuel.

Nous connaissons bien le chemin de Batur et bientôt nous nous retrouvons sur cette petite route toute droite à moitié défoncée qui doit nous mener à BEDUGUL.

marche_fleurUn peu de nostalgie nous accompagne. Dernier jour... Dernières visions de cette île magique qui nous a enchantés. Nous regardons autour de nous avec avidité, ne voulant rien perdre du spectacle qui s'offre à nous, profitant au maximum de ces sensations où se mêlent odeurs, couleurs, musique. Nous emplissons nos yeux, nos oreilles à satiété. Mais ce n'est pas encore assez. Pas envie de repartir, de revenir. Trop de choses restent encore à découvrir.

En chemin, nous sommes surpris par une averse tropicale qui nous surprend et même nous effraye par sa violence. Le ciel est noir et les gouttes de pluie s'écrasent sur le pare-brise en énormes flaques qui empêchent presque toute visibilité. Nous sommes à vrai dire quelque peu inquiets mais nous continuons tout de même. Pas question de faire demi-tour! Nous ne résistons pas au plaisir de nous arrêter, pour prendre une fleur en photo, et nous voilà en quelques secondes, bien qu'abrités à la mode balinaise sous une feuille de bananier, trempés jusqu'au os. Ce n'est pas grave. Il fait chaud et nous séchons vite.

Après BATUR, nous continuons en direction de KINTAMANI et de PENULISAN où nous gravissons l'interminable escalier, plus de trois cents marches, qui nous mène à PURI TEGEH KORIPAN. Nous sommes à plus de 1700 mètres d'altitude mais la chaleur est moite et lourde chargée des senteurs que la pluie qui vient de s'arrêter ne fait qu’amplifier. Une nouvelle fois, nous sommes les seuls occidentaux ce qui est loin de nous déplaire.

Le soir, nous nous retrouvons dans ce restaurant que nous avons découvert, il y a quelques jours et où règne une atmosphère surannée qui n'est pas sans rappeler les vieux films américains des années 40. Je me prends ainsi à penser à CASABLANCA et au "Rick's café", chaises et tables en bambou, lumière douce laissant dans l'ombre les angles de la salle, musique, ventilateurs au plafond à la lente rotation semblant se conformer à l'usage balinais qui veut que tout se fasse en douceur. Nous avons l'éternité devant nous. Nous nous laissons emporter, envoûter par cette moite torpeur. Quiétude. Langueur. Nous partons enfin, lentement, vers notre chambre...

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