MARDI 9

Nous démarrons la journée en douceur par un long farniente au bord de la piscine. Nous sommes quasiment seuls autour d’elle . Un régal! Assis dans l'eau, au bar, nous dégustons un cocktail, à la banane pour Alexandre, à l'ananas pour moi. C'est délicieusement rafraîchissant. Nous replongeons ensuite dans la chaleur balinaise en route vers la côte Est de l'île.

La côte est différente de la côte Ouest. La mer plus calme. Premier arrêt devant PURI GOA LOWAH qui fait face à l'océan. Une cérémonie s'y déroule. Nous apprenons qu'il s'agit d'une crémation. Après avoir été brûlées dans le temple afin de permettre à l'âme de se réincarner, les cendres du défunt sont jetées en grande pompe à la mer. Parfois, des années peuvent s'écouler entre la mort et la crémation qui coûte cher. Alors, les balinais attendent et plusieurs familles se regroupent pour pouvoir donner à leurs morts la cérémonie à laquelle ils ont droit. Principe de continuité de la vie qui est à la base même de la mentalité balinaise.

Dans la grotte qui s'ouvre derrière le temple, vivent des centaines de chauves-souris accrochées à la voûte de pierre. Au fond règne en maître les pythons sacrés. Nous ne sommes bien évidemment pas autorisés à entrer dans la grotte, lieu sacré. De toute façon, je ne pense que nous aurions eu le courage de nous risquer sous toutes ces chauves-souris. Il paraît que personne encore n'est allé jusqu'au fond de la grotte et on ne sait donc sur quelle profondeur elle s'étend.

Nous continuons notre route et faisons une halte dans un village de pêcheur, PADANG BAI. Sur la grève des dizaines de petits bateaux, des praos, multicolores dont la proue s'orne d'yeux qui permettent, paraît-il, aux pêcheurs de voir la pêche s'effectuant la nuit. Nous repartons non sans avoir acheté à des gamins 2 maquettes de prao.

Nous continuons notre route et tombons au détour d'un virage sur une autre cérémonie. Couleurs, musiques, senteurs. C'est un festival pour les yeux et les oreilles. La procession s'éloigne et nous faisons de même. Nous atteignons, en fin d'après-midi, le village de TENGANAN. Un village comme nous n'en avons encore jamais vu à Bali. Sensation d'avoir été brusquement projetés dans un autre temps, un autre siècle. Tout semble ici immuable. Il est déjà tard et nous sommes quasiment seuls. Les échoppes ressemblent à des cavernes d'Ali-Baba, sombres, profondes, poussiéreuses, regorgeant d'innombrables objets que nous voudrions pouvoir tous emporter. Notre choix se porte en définitive sur un masque de Barong, assez effrayant, et sur deux marionnettes en cuir. Mais il est tard. Nous nous arrachons à regret de ce lieu mais nous promettons d'y revenir afin de le parcourir tout notre content.