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Carnets de voyage
14 septembre 2006

DIMANCHE 16

Premier jour : A ma montre il est 20 heures et dehors il fait une lumière éclatante. Vincent ne sait pas pourquoi. Normal, il ne comprend pas grand-chose. Il ne fait qu’écouter de la musique en attendant les Spice girls.  Christine lui explique que nous reculons dans le temps. Magie de l’avion qui nous allonge ou nous écourte les journées , nous fait basculer en quelques heures du froid de l’hiver à la chaleur de l’été. Au fur et à mesure que nous reculons, le stress d’Alexandre s’en va, la fatigue de Camille aussi qui danse au son de son walkman. Le côté vacance de Christine apparaît. Elle a, en effet, déjà abandonné son soutien-gorge. Vincent, lui, commence à dessiner. Nous nous laissons emporter dans une douce torpeur, laissant et oubliant peu à peu  notre quotidien.

Comment nous situer ? Difficile, nous ne faisons que survoler de l’eau : l’océan Atlantique. Nous apercevons cependant sur l’écran qui reproduit  le voyage, les côtes africaines (notre destination initiale) et les côtes d’Amérique du Sud. Bref, nous sommes au milieu !

Dans cet énorme et long tuyau qu’est le boing 747, les gens sont comme des fourmis coincées dans leur alvéole. De temps en temps, elles en surgissent pour aller quérir une boisson , un peu de délassement, puis reviennent se coincer dans leur siège. Il  nous semble retrouver l’atmosphère qui devait régner dans les grandes caravanes nomades qui sillonnaient le désert, faite à la fois de nonchalance et d’impatience. A 10.000 mètres d’altitude et à près de 1.000 km /heure nous nous dirigeons sur Fort de France en Martinique. Ensuite ce sera la Guyane, but de notre voyage.

Qu’allons-nous trouver là-bas ? Cela reste encore beaucoup un mystère. Mais ce sont les vacances et nous sommes tous les quatre. Le quotidien si difficile et qui nous fait peur, est déjà loin.

21h30 : L’angoisse s’éloigne, c’est vrai, au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la Guyane. Angoisse avant le départ en raison des grèves possibles sur Air Inter. Comment nous rendre à Paris en l’absence d’avion ? Pas moyen d’obtenir une quelconque certitude jusqu’au départ, jusqu’au décollage en fait où, enfin, la pression accumulée s’est lentement dissipée comme à la sortie d’un mauvais rêve.

Nous voilà maintenant au-dessus de l’Atlantique . Minuscule point avançant lentement sur cette immensité bleue. Si lentement que, malgré les presque 1.000 km/h de l’avion, nous n’arrivons pas à rattraper le temps et que nous avons la sensation de faire du sur place. La terre tourne et nous, nous sommes toujours au même point fixe sous le soleil qui nous accompagne sans se lasser. «  Un point précis sous le soleil, pas à côté, juste en dessous... »

Changement d’écran. La mer des Caraïbes est en vue.

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